Alors qu’en une semaine, un million d’Ukrainiens ont fui l’Ukraine (UNHCR) représentant un exode massif, que les corridors reprennent leur résonance militaire et que, généralement, les évènements actuels nous impactent au plus profond dans nos affects, croyances et émotions, il m’est devenu très difficile de tenir ce blog sur les topographies et les évasions.
Une approche esthétique, dans cette période d’une telle violence, soumettant à la sidération, me parait problématique et de peu de moyens.
Malgré tout, les images ont des choses à nous dire, et c’est à son rythme que Fluchtplan continuera désormais, en parallèle de l’écriture du film que j’ai en projet.
Ma pensée va vers toutes les victimes, les déplacés, les assiégés, les mobilisés, leurs familles et leurs proches. Des actions seront mises en place dans le cadre d’autres de mes projets. Je crois aussi en la force des images naïves et des contes, comme protection de la psyché et comme espace de consolation face au traumatisme collectif massif qui est en train d’être vécu.
Fluchtplan à son rythme et en aporie donc, mais en friction quand même, dans cette nouvelle ère ouverte, militarisée, en compassion avec toutes les personnes touchées.
Marie-Pierre Bonniol